
Vous êtes à Mayotte (Mamoudzou, Bandraboua, Pamandzi, Ouangani, Mtsamboro, Kani-Kéli, etc…) et vous avez du mal à trouver un psychologue sur place. Sachez que je propose des suivis à distance depuis 2012. En effet, je prends en charge des adultes, adolescents et couples lors de consultations individuelles ou de couple.
Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé Mayotte avec une violence inouïe, laissant derrière lui un paysage de désolation.
Mon article précédant parle de la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Je voudrais maintenant aborder l’impact psychologique du cyclone.
Le cyclone Chido et ses conséquences immédiates
Des vents allant jusqu’à 220 km/h ont causé de graves dégâts matériels. Ils ont ainsi empiré une situation déjà difficile pour de nombreux habitants de l’île. En effet, les infrastructures ont subi de lourdes dégradations. Les routes et les ponts ont été inondés et coupés. Des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri.
Les coupures d’électricité et les difficultés d’accès à l’eau potable ont accru la détresse des populations. Ainsi, les conditions de vie sont devenues extrêmement difficiles.
Les conséquences humaines ont été tout aussi graves. Le cyclone a fait de nombreuses victimes et a laissé des milliers de personnes en état de choc. Les hôpitaux et les centres de santé, déjà saturés, ont dû gérer un afflux massif de blessés et de personnes en détresse psychologique.
Les habitants des bidonvilles sur les hauteurs de Mayotte ont été particulièrement affectés. Ces populations, déjà en situation de précarité extrême, ont vu leurs conditions de vie se dégrader encore davantage.
Les impacts psychologiques à long terme
Les traumatismes causés par la catastrophe naturelle ont laissé des traces indélébiles dans l’esprit des habitants. En effet, les psychologues et les professionnels de la santé mentale ont constaté une augmentation significative des troubles du stress post-traumatique (TSPT). Ces troubles se manifestent par des images envahissantes, des flash-backs, des comportements d’évitement, un état d’hypervigilance, des ruminations, de l’insomnie et des troubles de l’humeur.
La sévérité du traumatisme dépend de plusieurs facteurs, tels que le type d’habitat, le soutien reçu après le cyclone et le statut administratif. Les sentiments d’impuissance et d’abandon sont également très présents parmi la population. La vulnérabilité est accentuée suite aux décès, blessés et nombreux départs de Mahorais vers La Réunion ou la métropole. Le lien social a également été mis à mal, avec une perte de temporalité et un état de survie immédiate. Les habitants ont dû se concentrer sur des besoins primaires, tels que trouver à manger, à boire, se loger et retrouver un minimum de sécurité.
La reconstruction et la résilience
La reconstruction de Mayotte après le cyclone Chido est complexe et multidimensionnelle. Elle ne concerne pas seulement les infrastructures et les logements. La dimension psychologique et sociale est aussi cruciale. Les associations et les professionnels de la santé mentale sont essentiels. Ils offrent un soutien psychologique et aident à retrouver l’accès aux soins.
Les maraudes soignantes de Médecins du Monde maintiennent le lien avec les populations vulnérables. Elles apportent des soins médicaux et un soutien psychologique. Ces actions aident à surmonter les traumatismes et à retrouver une certaine stabilité. Cependant, les défis restent nombreux. La reconstruction demandera un engagement à long terme des autorités locales, des associations et de la communauté internationale.
La résilience des habitants de Mayotte est un facteur clé. Malgré les difficultés, les Mahorais montrent une grande force et détermination. Les initiatives locales, comme les associations de quartier, offrent un espace de parole et de solidarité. Libérer la parole est essentiel pour surmonter les traumatismes et retrouver un sentiment de contrôle sur leur vie.
Sources :
– Mayotte Hebdo – Le CHM organise une conférence sur les impacts psychologiques du cyclone Chido
– Médecins du Monde – Mayotte : reconstruire et se reconstruire
– Mayotte la 1ère